Découvre le métier de Médecin généraliste dans le Service de Santé des Armées

Tu souhaites comprendre ce qui différencie le quotidien d’un médecin généraliste civil de celui qui exerce au sein du Service de Santé des armées ?

C’est possible ! Bien plus efficace qu’une fiche de poste, My Job Glasses te propose tous les mois de découvrir de nouveaux métiers à travers le regard de professionnels dans le cadre de notre format « Un métier d’exception ».

De quoi t’aider dans votre orientation professionnelle et scolaire 🤩

FIRST THINGS FIRST : ZOOM SUR NOTRE INVITÉ DE LA SEMAINE

Le 9ᵉ épisode de la saison 2 de notre format webinar « Un métier d’exception » était consacré à Marie, médecin généraliste dans le Service de Santé des Armées. Voici son profil :

👩 Marie

🎓 Elle découvre le concours du Service de Santé des Armées par le biais de professeurs au lycée. Elle rejoint le SSA l’année de son bac. Elle intègre alors une faculté de médecine classique, avec toutefois un statut de militaire.

💼 Marie intègre le SSA avec un premier poste de médecin adjoint. Avec l’expérience, elle est devenue responsable d’antenne et gère une équipe de plus de 30 personnes (médecins, infirmiers et auxiliaires sanitaires)

MARIE DÉCRYPTE LE MÉTIER DE MÉDECIN GÉNÉRALISTE DANS LE SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES POUR VOUS !

Découvre maintenant les moments clés de l’interview entre notre co-fondatrice Émilie et Marie.

🧐 MARIE, POUVEZ-VOUS NOUS EXPLIQUER DANS QUEL CADRE VOUS ÊTES DEVENUE MÉDECIN ?

🎙 Marie

Je ne peux pas dire que devenir médecin était un rêve de jeunesse : je n’avais aucune prédisposition à le devenir et je ne connaissais personne dans mon entourage proche qui exerçait ce métier. J’ai en fait eu connaissance du concours du SSA (Service de Santé des Armées) par le biais de certains professeurs du lycée qui nous encourageaient à passer plusieurs concours.

J’ai rejoint le SSA l’année de mon bac, et j’y ai passé d’excellentes années de scolarité. De plus, je me rappelle la 1ʳᵉ année avec beaucoup d’émotion car, si c’était une année contraignante d’un point de vue scolaire, nous avions la chance d’avoir une promo très unie : il y avait une vraie cohésion entre les élèves et une réelle volonté d’affronter les moments délicats ensemble. C’était une expérience porteuse au niveau humain, mais également au niveau universitaire.

« Devenir médecin n’était pas un rêve de jeunesse. J’ai eu connaissance du concours du Service de Santé des Armées par le biais de professeurs de lycée. Je me rappelle la 1ère année avec beaucoup d’émotion : c’était une expérience porteuse tant sur le plan humain que scolaire. »

🧐 QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE UN MÉDECIN CIVIL ET UN MÉDECIN MILITAIRE ?

🎙 Marie

Le parcours en fac est identique, simplement, en tant que militaire, nous avions de petites choses en plus. Comme il n’y avait pas de faculté de médecine militaire, nous étions rattachés à une fac de médecine classique tout en étant militaire.

La différence avec les autres étudiants civils, c’est que nous étions encadrés par l’armée : nous étions nourris, logis et blanchis. Nous bénéficions aussi de facilités logistiques, d’un encadrement humain de qualité, et de formations spécifiquement médico-militaires comme « le secourisme appliqué au combat ». Le but était d’arriver progressivement avec un bagage complet qui nous permettrait, comme futurs médecins militaires, d’avoir toutes les cartes en main pour notre futur poste.

« En tant que militaire, notre parcours universitaire était identique, la seule différence, c’est que nous étions encadrés par l’armée et que nous bénéficions de formations supplémentaires et spécifiquement médico-militaires… »

🧐 COMMENT SE DÉROULENT LE CONCOURS D’ENTRÉE AU SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES ET LES ANNÉES D’ÉTUDES ?

🎙 Marie

Concernant le concours d’entrée, à mon époque, il n’y avait pas d’épreuves physiques : ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Les deux premiers cycles d’études médicales sont réalisés en tronc commun. Nous devons ensuite, comme les étudiants civils, passer les épreuves nationales classantes nous permettant ainsi de choisir une spécialité pour ensuite réaliser nos années d’internat.

Pour les étudiants militaires, ces années en internat sont réalisées en étant rattachés à un hôpital d’instruction des armées parmi les huit en France. Certains stages étaient réalisés dans les hôpitaux militaires, d’autres dans des hôpitaux civils.

🧐 À LA FIN DES ÉTUDES, QUE SE PASSE-T-IL ?

🎙 Marie

À l’issue des études (tronc commun et internat), il résulte d’un classement entre étudiants : il nous permet de choisir notre affectation en fonction de nos notes. En ce qui me concerne, je suis donc médecin généraliste (appelé « médecin d’unité » au sein de l’armée) et j’ai pu choisir l’unité que je souhaitais intégrer : pour mon premier poste. J’ai décidé d’être affectée en soutien d’une unité parachutiste de l’Armée de Terre.

🧐 CONCRÈTEMENT, QUEL TYPE DE MÉDECINE EST UTILISÉ DANS CE CADRE ?

🎙 Marie

Pour mon premier poste, comme médecin adjoint, 50 % de mon temps était consacré à de la médecine de soin au profit des militaires que je soutenais : c’est alors principalement de la médecine de sport. J’ai aussi été rapidement amenée à passer des qualifications en médecine d’urgence.

L’autre versant de mon activité, c’était la pratique de la médecine d’expertise : c’est-à-dire recevoir les militaires en visites systématiques afin de déterminer leur aptitude à être militaire et à certaines spécificités liées à leur métier (parachutisme, partir en mission et autres).

🧐 DURANT VOTRE CARRIÈRE, VOUS AVEZ EU L’OCCASION D’EFFECTUER PLUSIEURS MISSIONS EXTÉRIEURES, POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS ?

🎙 Marie

Effectivement, j’ai eu l’occasion de faire plusieurs expériences militaires à l’étranger. La première était au Gabon, en soutien d’une unité de l’Armée de Terre parachutiste. Le Gabon était un pays plutôt stable : ce n’était pas une mission sur un territoire en guerre. La force faisait donc des missions de présence que l’on appelle aussi des tournées des provinces. Cela m’a ainsi donné l’opportunité d’accompagner les forces que je soutenais dans l’ensemble du pays : c’était très intéressant !

Notre mission principale, en opération, est de soutenir les forces militaires françaises. Au Gabon, j’ai aussi eu la chance de soutenir les familles des militaires. C’était alors un bon moyen de diversifier mon activité. J’ai notamment pu pratiquer de la médecine tropicale. Enfin, quand l’unité en avait l’occasion, les moyens et l’autorisation de le faire, nous pouvions également faire de la médecine au profit de la population locale. Attention, si ce n’est pas notre activité ou mission première de faire de l’humanitaire, par chance, ça arrive potentiellement.

« Au Gabon, j’ai pu accompagner les forces armées que je soutenais, leurs familles mais aussi, quand l’emploi du temps nous le permettait, la population locale ! C’était un bon moyen de diversifier mon activité. »

🧐 ET DONC APRÈS LE GABON, VOUS ÊTES PARTIE DANS UN TERRITOIRE EN GUERRE…

🎙 Marie

Un an après, je suis effectivement partie en Afghanistan, un territoire en guerre. J’ai pu y découvrir le fonctionnement réel des forces armées en opération et y être intégrée puisque, partout où l’on projette des militaires français, le SSA est là avec des équipes complètes : médecin, infirmiers, auxiliaire sanitaire. Avec mon antenne médicale, nous étions donc rattachés à diverses opérations. Nous avons aussi pu découvrir plusieurs types d’activités différentes et nous avons notamment été confrontés à de la médecine de guerre.

Enfin, en 2012, je suis partie en mission en Centre-Afrique, juste avant la guerre civile : à l’époque, c’était déjà un pays très pauvre et instable. Comme au Gabon, j’ai pu y pratiquer de la médecine tropicale et effectuer des tournées des provinces. Le plus de cette expérience, c’était cette expérience humanitaire : je me suis retrouvée dans une situation où j’ai dû à traiter une population de Pygmée contre une maladie archaïque appelée le Pian, le tout au fin fond de la forêt équatoriale. J‘en garde un très beau souvenir : c’est une chose que je n’aurais jamais imaginée faire en exerçant ce métier.

« Un an après, je suis partie en Afghanistan : un territoire instable où j’ai été confrontée à de la médecine de guerre. En 2021, je suis allée en Centre-Afrique. Là-bas, j’ai pu traiter une population de Pygmée contre une maladie appelée le Pian : j’en garde un excellent souvenir. »

🧐 POUVEZ-VOUS NOUS EXPLIQUER RAPIDEMENT CE QUI DÉFINIT LA FONCTION D’AUXILIAIRE SANITAIRE ?

🎙 Marie

Dans le SSA, il existe beaucoup de professions différentes (médecin, dentiste, vétérinaire, pharmacien, etc.).

En unité, on travaille principalement avec des infirmiers et avec des auxiliaires sanitaires dont les fonctions rappellent celles des brancardiers secouristes, cependant, ils ont des spécificités techniques et des qualifications qui vont au-delà du simple métier de brancardiste.*

On forme donc des équipes très soudées, en particulier sur ce type d’opérations. On est aussi préparé ensemble avant la mission par des stages de mises en condition de blessés de guerre ou encore de médicalisation en milieu hostile.

Nous recourons à des techniques, du matériel spécifique ou encore des processus standardisés utilisés sur place afin d’éviter l’effet de surprise.

« Les fonctions d’auxiliaires sanitaires rappellent celles des brancardiers secouristes, cependant, ils ont des spécificités techniques et des qualifications qui vont au-delà du métier de brancardiste. »

🧐 APRÈS TOUTES CES EXPÉRIENCES, QUELLE ÉTAIT LA SUITE POUR VOUS ?

🎙 Marie

Après tout cela, je me suis mariée et j’ai eu 4 enfants : j’ai donc mis les départs en mission en pause. J’ai toutefois continué à honorer mon poste de médecin. Progressivement, j’ai pris de l’ancienneté et avec l’expérience, je suis devenue responsable d’antenne, ce qui signifie qu’en plus de la pratique de la médecine de soins et d’expertise, j’ai commencé à gérer des équipes qui viennent en soutien aux militaires de l’Armée de Terre.

Je gère alors une antenne de 30 personnes (médecins, infirmières, auxiliaires…) sur deux sites différents. C’est une responsabilité que je n’envisageais pas en me lançant dans des études de médecine, et pourtant, avec le temps, j’ai approfondi mes compétences et c’est une activité qui me plait beaucoup. En effet, l’humanisme est une qualité qui nous engage à faire ce métier : j’aime accompagner et orienter les personnes au mieux en fonction de leurs compétences et des besoins du service.

« Avec l’expérience, je suis devenue responsable d’antenne : en plus de la pratique des médecines de soin et d’expertise, je gère une équipe de 30 personnes (médecins, infirmières, auxiliaires) qui soutient les militaires de l’Armée de Terre. »

🧐 COMMENT ENVISAGEZ-VOUS LE FUTUR ?

🎙 Marie

Pour le moment, je souhaite rester dans ce type de poste et continuer d’exercer autant du soin que du management. Dans quelques années, si je le souhaite, je peux poursuivre dans cette voie, ou accéder à des postes de direction ou de gestion de l’organisation du SSA.

Une chose à retenir c’est qu’aucune carrière n’est identique dans le SSA. Bien qu’il y ait des contraintes dans ce métier, cela n’empêche pas, d’une part, d’avoir une vie personnelle épanouie, et d’autre part, d’avoir la main sur son parcours.

On peut parfaitement savoir ce que l’on veut faire dès le départ et même avant ses études. Cependant, on peut aussi s’adapter à ce que la vie nous réserve, comme c’était le cas pour moi. Il est très important, à mon sens, d’apprécier son métier et de savoir accueillir les opportunités qui se présentent à nous.

La capacité d’adaptation est une vraie plus-value dans notre métier : on peut avoir une idée préconçue de son métier en étant bien renseigné(e), mais n’avoir aucune idée de ce que sera réellement sa carrière. J’ai fait un tas de choses extraordinaires dont je n’aurais même pas rêvé parce que je n’avais même pas conscience que c’était des choses que l’on pouvait faire.

« Pour l’instant, je souhaite rester à mon poste actuel. En revanche, si je le désire, je pourrai accéder à des postes de direction ou de l’organisation du SSA. »

🧐 POUVEZ-VOUS NOUS DÉCRIRE UNE JOURNÉE TYPE ACTUELLEMENT DANS VOTRE SERVICE ?

🎙 Marie

Les journées commencent en général avant 8 h avec une séance de sport, car nous avons la chance, comme militaire, d’avoir le devoir d’entretenir notre condition physique.

Ensuite de 9 h 30 à 12 h : selon la demande, nous prenons des militaires, familles de militaire ou d’anciens militaires en consultations.

L’après midi, nous avons les visites d’aptitudes durant lesquelles différents tests sont réalisés par les auxiliaires : circuit de biométrie, tests de vision et d’audition, pesée… afin de déterminer l’aptitude des militaires pour 2 ans.

Ensuite, nous avons aussi des visites avant départ en mission et des visites de retours de missions. Je me réserve aussi du temps de management dans le but de gérer mon équipe. Puis, en ce moment, j’intercale des séances de vaccination dans le cadre de la covid.

🎥 ET PUISQU’UNE IMAGE VAUT MILLE MOTS…

Pour en savoir plus sur les différents métiers possibles au sein du Service de Santé des armées, tu peux visionner le replay de notre webinar ci-dessous, ou encore prendre rendez-vous avec les mentors du Service de Santé des Armées 👉 ici

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