Nisrine, 27 ans, acheteuse publique au Ministère des Armées : un métier aux nombreux débouchés et aux grandes responsabilités 

Certains choisissent des carrières passionnantes, où l’offre est malheureusement moins importante que la demande. Nisrine, elle, a choisi un métier d’avenir : elle est acheteuse publique, spécialisée en “marchés complexes” pour le Ministère des Armées. Mais elle n’est pas militaire, non. Civile de la Défense, la jeune femme gère des achats d’envergure depuis son arrivée en 2020. Épanouie et passionnée, elle a accepté d’en dire plus sur sa mission à la CEO de My Job Glasses, Emilie Korchia. Morceaux choisis. 

Nisrine est une femme occupée : elle est repsonsable acheteuse “‘marchés complexes” au Ministère des Armées, qu’elle a intégré en 2020. “Je suis responsable des achats de prestation intellectuelle,” précise-t-elle. 


Vous ne comprenez pas vraiment ce que cela signifie ? Aucun problème. Nisrine détaille : “Ce sont des contrats avec une grande valeur juridique. Il y a aussi la diversité des thématiques de nos achats, qui peut inclure des aspects géopolitiques, des infrastructures ou encore des mutuelles. Il faut être capable de rédiger un marché avec précision tout en ayant les compétences pour mener une négociation efficace.”

 

Et encore plus précisément :  “L’objectif est toujours d’obtenir le meilleur prix tout en répondant aux besoins du projet.

Des projets complexes et passionnants, d’une ampleur significative

À seulement 27 ans, Nisrine, Civile de la Défense, gère déjà des dossiers conséquents, supervise plusieurs achats en même temps, de la rédaction du marché, en passant par le suivi du cycle d’achat dans son intégralité. Elle mène des projets d’une ampleur significative, qui peuvent durer des années : l’un de ses plus grands succès est ainsi la mise en place d’une mutuelle, projet pour lequel elle doit interagir avec énormément d’acteurs du Ministère des Armées. 

 

“J’ai travaillé directement avec le Directeur des Ressources Humaines du Ministère des Armées, en collaboration avec une Directrice de Projet qui jouait le rôle de liaison entre le DRH et le service achats, se souvient Nisrine. Ce marché concernait non seulement le Ministère des Armées, mais également le Ministère de la Transition Écologique – puisqu’il inclut des militaires – et la Gendarmerie, car les gendarmes ont aussi le statut militaire. Cela représentait 17 établissements et une couverture nationale et internationale, incluant toutes les bases de défense, jusqu’à Abu Dhabi.”

 

Un marché d’une envergure mondiale, particulièrement complexe car divisé en deux volets : un pour les militaires et un pour les civils. “La difficulté résidait dans le fait que ces deux marchés devaient être finalisés en parallèle : aucune annonce pour les civils ne pouvait être faite tant que celle des militaires n’était pas prête. Ce suivi simultané a demandé beaucoup de coordination et de temps, ajoute Nisrine. Ce projet représentait également un enjeu financier colossal, à la hauteur de son ampleur et de sa portée globale. Pour le mener à bien, nous avons dû recourir à plusieurs marchés complémentaires afin de combler les compétences spécifiques nécessaires. Au final, il s’agissait d’un projet long, complexe et stratégique qui a demandé une rigueur constante.”

D’abord de l’Histoire, puis la découverte du métier d’acheteur

Nisrine ne se destinait pas forcément à une telle carrière. Avant d’arriver au Ministère des Armées, la jeune femme tente d’autres voies, teste d’autres carrières alternatives. “Franchement, à 18 ans, c’est souvent difficile de se décider”, se remémore-t-elle. Après le début d’une licence d’Histoire, elle décide de s’inscrire en BTS Technico-commercial en alternance, spécialité “produits de la mode”.

 

“Après le BTS, je suis passée à une licence professionnelle en alternance, chez un grossiste dans le domaine de la cosmétique. C’est à ce moment-là que j’ai découvert les missions de base d’un acheteur : sélectionner les fournisseurs, choisir les produits, et gérer les relations avec les prestataires.”

 

Ces premières expériences lui donnent envie d’explorer davantage le domaine des achats. C’est ainsi qu’elle décide de poursuivre en master, en management des achats et de la qualité fournisseur, toujours en alternance. 

L’alternance, la solution pour davantage d’employabilité

Car l’alternance, Nisrine recommande. Quand on aime être sur le terrain, il n’y a rien de tel, selon la jeune femme. “L’alternance, c’est parfait pour quelqu’un comme moi qui veut à la fois apprendre et appliquer directement. L’un des principaux avantages, c’est l’employabilité. Plus on acquiert d’expérience professionnelle, plus il est facile de décrocher un poste par la suite, que ce soit dans une entreprise ou une administration.”

 

Selon elle, un CV mentionnant des stages ou de l’alternance aura davantage de poids qu’un CV sans expérience professionnelle. “Ils savent que la personne a déjà mis les pieds dans le monde du travail et comprend ses exigences.” D’autant plus qu’en alternance au Ministère des Armées, Nisrine a de la chance : très vite, sa hiérarchie lui fait confiance, et lui donne toutes les clés pour qu’elle appréhende au mieux sa mission

 

“On m’a tout de suite confié mes propres dossiers. On m’a vraiment considérée comme une acheteuse à part entière, au même titre que mes collègues. C’était une expérience incroyable. Bien sûr, j’étais accompagnée et aidée : dès que j’avais une question, je pouvais m’adresser à mes collègues ou à ma maître d’apprentissage. Malgré cet accompagnement, la gestion des dossiers me revenait entièrement. C’était moi qui devais gérer les projets et remonter les informations à la hiérarchie.”

 

Pendant deux ans d’alternance, Nisrine est considérée comme un agent à part entière. “C’était vraiment très responsabilisant. Aujourd’hui, avec le recul, je me rends compte à quel point cela m’a aidée à prendre confiance en mes compétences.”

 

Depuis, Nisrine est passée d’apprentie à ingénieure civile, l’équivalent d’un cadre dans le secteur privé. Avec ce poste, de plus grandes responsabilités lui sont confiées. “Les dossiers que je gère aujourd’hui sont bien plus complexes et de plus grande envergure. C’est une étape différente, mais tout aussi enrichissante.”

Une carrière inattendue, fruit du hasard d’une rencontre

Acheteur public, ce n’est pas forcément un métier que l’on connaît étant enfant. Cette carrière lui est donc un peu “tombée dessus” par hasard. Par le hasard d’une rencontre. 

 

“J’avais une amie qui travaillait au ministère, mais je ne savais pas ce qu’elle faisait exactement. Pour moi, elle travaillait ‘avec les militaires’. Quand je lui ai demandé, elle m’a expliqué qu’elle travaillait dans les achats. C’est à ce moment-là que j’ai découvert que le Ministère des Armées ne se limite pas aux militaires : il y a aussi des civils, avec une grande diversité de métiers. Je dirais aussi que c’est le seul ministère où on peut trouver un militaire faisant le même métier qu’un civil.”

 

S’intégrer dans un univers militaire quand on est civil, cela nécessite toutefois une certaine adaptation. Notamment dans la manière d’échanger et de s’adresser aux militaires. 

 

“C’est quelque chose qui m’a beaucoup surprise en arrivant. Par exemple, il faut savoir que telle personne est adjudant, une autre adjudant-chef, et il y a des règles précises pour s’adresser à chacun, indique Nisrine. Quand je suis arrivée il y a quelques années, c’est le directeur de ma direction d’achats qui m’a expliqué les différents grades et leurs spécificités selon les armées.”

 

Depuis environ un an, une formation d’intégration a été mise en place pour les nouveaux arrivants, qui dure 4 à 5 jours. 

Acheteuse publique ? Un métier très demandé qui ne connaît pas la crise

Quand on écoute Nisrine parler de son métier, on se rend très vite compte que devenir acheteur public est non seulement à la portée de tous (“Le métier d’acheteur public ? Peu importe l’âge, il suffit juste d’être dynamique et d’avoir envie d’apprendre”, nous dit-elle), mais surtout que c’est un métier où les débouchés sont nombreux. Voilà qui est assez rare pour être noté. 

 

“C’est un métier où la demande d’acheteurs est énorme, insiste Nisrine. Trouver un poste dans les achats est, très sincèrement, assez simple. J’ai vraiment eu la chance de choisir une filière où il y a de nombreuses opportunités, avec une demande des entreprises qui dépasse largement le nombre de personnes capables d’exercer ce métier.”

Une ambassadrice My Job Glasses qui prend son rôle très à coeur

Cela fait maintenant deux ans que Nisrine est ambassadrice des Civils de la Défense sur My Job Glasses. La question qui revient le plus souvent ? “Les jeunes ne connaissent généralement pas le domaine des achats. Ce qui les intrigue le plus, c’est de savoir si j’achète des armes ! Je leur explique que chaque service achat a sa spécialité. Effectivement, c’est la DGA, la Direction Générale de l’Armement, qui gère ce genre d’achats.”

 

La jeune femme, qui a déjà rencontré un peu plus de 50 membres, prend son rôle d’ambassadrice très à coeur. Elle a envie de faire connaître son métier, de le populariser. “Quand j’avais 16-17 ans, je ne savais pas trop ce que je voulais faire, j’étais un peu perdue. Avoir une plateforme qui aide à s’orienter, qui permet d’échanger avec des professionnels pour mieux comprendre les métiers, c’est vraiment utile. Ce que ce projet m’apporte, c’est d’abord la satisfaction de partager mon expérience et d’aider les autres. Mais cela va dans les deux sens : les personnes avec qui j’échange ont aussi leurs propres expériences et leurs propres parcours, ce qui m’enrichit également.”

Et maintenant ?

Le témoignage de Nisrine vous a intéressé ? Vous avez envie d’en savoir plus sur les métiers disponibles au sein des Civils de la Défense ? 

 

Rencontrez des ambassadeurs My Job Glasses et posez-leur toutes vos questions !

Pour revoir notre webinaire...