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Parole d’Expert : mon métier de technicien de conduite d’installations chimiques dans la parfumerie et la nutraceutique

PAR ADRIEN, MENTOR MY JOB GLASSES ET TECHNICIEN D’INSTALLATIONS CHIMIQUES @ BIOLANDES

PLANTONS LE DÉCOR !

 

Au collège, les enfants qui m’entouraient étaient passionnés de foot, dessinaient tout le temps, ou bien jouaient d’un instrument. De mon côté, mes centres d’intérêts étaient tout autres : je voulais transformer la matière. Sans pouvoir l’expliquer, j’étais fasciné par la transformation d’un élément brut comme une feuille ou une fleur en quelque chose d’autre. Ainsi, c’est sans l’once d’un doute que je me suis orienté vers un BAC STL (Sciences et Technologies de Laboratoire), option Chimie, avant d’obtenir un DUT en Génie Chimique / Génie des Procédés afin de devenir technicien de conduite et d’installations chimiques.

Aujourd’hui, je travaille dans une usine dont l’activité principale est d’extraire les composés aromatiques des produits végétaux pour les industries de la parfumerie et de l’alimentaire.

Vous vous demandez à quoi ressemble le quotidien d’un technicien de conduite d’installations chimiques ? Vous êtes au bon endroit !

LA JOURNÉE TYPE D’UN TYPE (OU D’UN TECHNICIEN DE CONDUITE D’INSTALLATIONS CHIMIQUES)

 

Dans l’industrie chimique il est commun de travailler en 3×8, soit trois créneaux de huit heures dans lesquels plusieurs équipes se relayent sans cesse et le métier de technicien de conduite d’installations chimiques n’est pas une exception. Pourquoi est-il nécessaire de travailler jour et nuit dans ce type d’usines me demandez-vous ? Parce que les machines, elles, ne dorment jamais ! Arrêter une machine pour ensuite la redémarrer prend du temps et dans le monde de l’entreprise le temps, c’est de l’argent. Il est donc préférable d’organiser la production de manière que l’usine tourne en permanence.

Ainsi, ma journée commence systématiquement par un transfert de consignes entre le technicien de conduite qui travaillait sur le créneau précédent et moi. Nous échangeons sur les éventuels problèmes rencontrés et sur des directives transmises par les responsables. Ce moment est important parce que bien souvent, nous pouvons évoquer plus de sujets à l’oral qu’à l’écrit. Mon collaborateur peut, par exemple, me poser une question sur un élément qui n’était pas assez détaillé à l’écrit.

Nous faisons alors le point sur les procédés en cours et nous discutons des éventuels problèmes survenus. Il arrive de temps en temps que les pompes de nos machines aient des fuites ou qu’elles se bloquent. Il est important d’en parler et de partager avec les collaborateurs si le problème a été résolu ou non.

Ceci fait, j’enfile ma tenue de travail : bleu, chaussures de sécurité et casque. Je garde aussi à portée de main un casque anti-bruit et des gants. Cette tenue, communément appelée EPI (Équipement de Protection Individuel), est essentielle pour éviter que nous nous blessions ou salissions dans le cadre du travail. L’environnement en atelier est assez bruyant les produits de nettoyage manipulés assez dangereux, comme c’est le cas pour la soude caustique. Il est donc impératif de porter des gants et des lunettes de protection.

Une fois rendu sur mon poste, j’en fais le tour, je regarde si tout est bien conforme aux consignes et s’il n’y a pas de problème. Je vérifie de manière visuelle si je ne vois rien couler au sol, mais aussi ce que signalent les instruments de mesure, comme le manomètre qui indique la pression sur un appareil ou une tuyauterie.

Puis, je me rends dans mon bureau où je peux avoir une vision plus globale de l’atelier dans lequel je travaille. J’ai accès notamment aux courbes de températures, de pression ou encore de débits des produits présents dans les installations. Le principal problème à éviter est la rupture de la production. Avec l’expérience, lire ces courbes nous permettent d’anticiper des problèmes, et de réparer une machine qui commence à fatiguer suffisamment en amont.

Régulièrement, je fais des rondes pour voir si tout va bien, s’il n’y a pas de fuites de liquides ou de bruits anormaux. Si jamais je me rends compte que quelque chose ne va pas, je tente moi-même une réparation de base. Si jamais je vois que cette réparation exige d’autres moyens, j’appelle le service de maintenance qui a toutes les compétences et le matériel nécessaire. En effet, le fondement de mon poste de technicien de conduite d’installations chimiques est de veiller à ce que la production ne s’arrête jamais et que les produits utilisés soient conformes aux exigences de nos clients.

IL FAUT SOUFFLER UN PEU

 

Bien entendu, je ne travaille pas huit heures sans arrêt. Je prends une pause pour le repas et j’ai aussi droit à une deuxième pause dans la journée pour m’aérer un peu. Cela permet d’avoir une certaine cohésion de groupe avec les autres collaborateurs. À l’heure du déjeuner, nous pouvons manger sur place dans une cantine ou rentrer chez nous. Après, il faut bien faire ses calculs, car la pause déjeuner dure une demi-heure et faire l’aller-retour en peu de temps ne vaut pas forcément la peine.

SPOILER : LA PAPERASSE FAIT AUSSI PARTIE DU MÉTIER DE TECHNICIEN DE CONDUITE D’INSTALLATIONS CHIMIQUES

 

Une journée type, finit toujours par un peu d’administratif. L’objectif est de laisser une trace écrite de toutes les actions et contrôles que j’ai réalisés pendant mon temps de travail. Chaque moment clé est noté. Nos clients peuvent donc s’y référer à tout moment si nécessaire. Je remplis également le cahier de consignes qui servira de référence au collaborateur qui prendra mon relais. L’ensemble de ces documents sont utiles au contrôle qualité et permettent de connaître les paramètres utilisés pendant la fabrication.

Ça y est ! Vous connaissez désormais à quoi consiste le métier de technicien de conduite d’installations chimiques ! Celui qui me faisait rêver étant plus jeune et qui, aujourd’hui, m’apporte un grand sentiment d’accomplissement.

Si je devais ajouter un message pour la nouvelle génération, je leur recommanderais de tenter leur chance dans les industries du luxe et de l’agroalimentaire, car ce sont des secteurs qui ne connaissent pas la crise et qui recrutent en permanence. Il y a 15 ans, nous étions 140. Aujourd’hui, nous sommes déjà plus de 200 salariés. En plus de recruter, ces secteurs sont en perpétuelle évolution et nous avons la chance de découvrir des nouveaux équipements et technologies.

Envie de poursuivre l’échange avec Adrien ? Cliquez ici pour le contacter sur My Job Glasses !