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Aider les jeunes à trouver leur voie : et si toute bonne marque employeur commençait par là ?

Emilie Korchia
Emilie Korchia

Co-fondatrice @ My Job Glasses

En finir avec les clichés, mieux informer sur l’ensemble de ses métiers pour être sûr de recruter le jeune qui se plaira dans l’entreprise et pourra y révéler son véritable talent : telle est la botte secrète pour transformer une stratégie marque employeur en vrai succès.

La marque employeur comme arme ultime pour faire connaître les métiers au sein de l'entreprise

À l’aube de la rentrée professionnelle de 2021, la problématique des métiers en tension restent plus que jamais d’actualité. Qu’on recherche un chaudronnier ou un data-scientist, sans implication directe des entreprises pour donner aux jeunes une vision plus réaliste du monde du travail, nous ne parviendrons pas à enrayer un phénomène qui dure et ne fera que s’accentuer à une époque où selon Dell et «l’Institut pour le Futur» 85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore. Et il nous faut vite changer la donne car près d’un jeune sur deux quitte son premier emploi avant la fin de la première année, avec un coût faramineux pour l’entreprise : chaque départ anticipé représente un an de salaire de pure perte sèche pour l’entreprise – il a fallu le recruter et le former avant de devoir tout recommencer avec son remplaçant. Mais comment changer les préjugés et faire qu’un étudiant en big data puisse se projeter dans une entreprise autre que les fameuses GAFA ? Comment faire émerger une banque ou une compagnie d’assurance, aussi grande soit-elle et ce, quel que soit le package proposé, si on n’a pas imaginé que le job de data-scientist existe dans de telles structures ? Comment expliquer à un jeune que derrière le mot « finance » se cachent des dizaines de jobs différents ? Que le métier de chef de produit nécessite une maîtrise approfondie d’Excel ou que L’Oréal n’est pas qu’une entreprise de marketing, mais recrute aussi dans les domaines de la recherche, des opérations ou de la logistique pour n’en citer que quelques-uns ? Et si on parlait des compagnies aériennes : combien de CV reçoivent-elles pour des postes de pilotes et hôtesses de l’air en comparaison avec les autres métiers tout autant nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise ? Comment est-il possible que la France manque de soudeurs et de chaudronniers, métiers qui n’ont plus rien à voir avec ce que décrivait Zola, alors que ces filières proposent aujourd’hui un salaire parmi les plus attractifs ?

Les entreprises ne doivent pas attendre de faire passer des entretiens pour rencontrer des jeunes !

Il revient à chaque entreprise de changer ces clichés et c’est le propre de la marque employeur que de mieux faire connaître l’entreprise et ses métiers. Mais toutes les entreprises ne se dotent pas des mêmes moyens pour y arriver.

Si la plupart ont un site carrière complet qui va raconter l’histoire de l’entreprise et mettre en avant ses principaux métiers, beaucoup se contentent de fiches métiers et de quelques vidéos pour montrer l’entreprise sous son plus beau jour. Certaines entreprises, faute de temps et de moyens, se contentent de décrire leurs métiers dans les descriptions de poste, alors même que les jeunes sont aujourd’hui à la recherche d’informations sincères et d’inspiration.

Si elles veulent permettre aux jeunes de se projeter dans leur future carrière, les entreprises doivent faire bien plus que cela et participer activement à l’orientation des jeunes, et ce le plus tôt possible.

Alors que la grande majorité des entreprises attend la recherche du premier stage ou de l’alternance pour rencontrer les jeunes lors d’entretiens de recrutement trop engageants pour aboutir à des discussions sincères (l’intérêt du recrutement biaisant l’échange des deux côtés), il est plus efficace d’échanger en amont lorsqu’il n’y a pas d’enjeu afin d’aider le jeune à identifier le métier qui lui correspond pour ensuite s’orienter sur le bon stage et valider une expérience professionnelle sur laquelle il pourra s’appuyer lors de sa recherche d’emploi.

À cet effet, certaines entreprises se dotent de collaborateurs mentors qui vont témoigner de leur quotidien auprès des jeunes, la plupart du temps sur les campus. Que ce soit via les forums ou les fameux « amphis-retape », il existe des moments privilégiés pour rapprocher jeunes et entreprises.

Cependant, beaucoup diront que cela ne règle pas le problème. Les raisons ? Trop d’étudiants ne s’arrêtent pas sur les stands, car ils n’envisagent pas que l’entreprise recrute aux postes qui les intéressent (le cas de notre étudiant en big data qui ne s’arrêtera sans doute pas sur le stand d’une banque et privilégiera les GAFA), que certains métiers ou secteurs ont plus la cote que d’autres et que cela ne permet pas de rétablir une réalité, en toute transparence, de trouver leur voie et l’entreprise qui leur convient.

Comment aider les jeunes à dépasser les clichés liés à certains métiers ?

Alors que faire pour que les jeunes aillent au-delà des clichés ? À quel endroit mettre en avant ses collaborateurs mentors si les jeunes ne se rendent pas sur le site d’une entreprise dont ils n’imaginent pas la palette des métiers et que les forums n’apportent finalement q’une réponse limitée ?

La solution semble se trouver à des endroits qui réunissent, en un même lieu, de très nombreuses structures. On peut mentionner par exemple des réseaux sociaux comme LinkedIn, où l’entreprise peut encourager ses mentors à prendre la parole sur des métiers moins connus.

Quelle que soit la méthode utilisée, rien n’est plus fort et plus concret qu’un rendez-vous avec vos collaborateurs, rien n’a autant de poids, rien ne peut autant contrer un cliché que le discours vrai d’une personne qui vit le job au quotidien et pourra le retransmettre avec ses propres mots, sans marketing, sans fioriture, pour faire la différence et donner aux jeunes talents toutes les clés pour rejoindre la structure. C’est l’aire 3.0 de la marque employeur et cela a aussi l’avantage d’engager vos collaborateurs dans une démarche positive et valorisante.

C’est pourquoi nous avons pensé à réunir en un même endroit des professionnels de plus de 3 000 entreprises afin de les mettre en relation avec des jeunes de 15 à 30 ans. L’enjeu ? Aider les jeunes à découvrir des nouveaux métiers et développer leur réseau professionnel facilement !

Concrètement, nous proposons aux jeunes d’effectuer une recherche par métier et non pas par entreprise. Cela permet de faire ressortir des professionnels que les jeunes n’attendent pas dans des secteurs parfois peu connus.

C’est ainsi que notre dernière enquête interne réalisée auprès d’étudiants embauchés en stage, alternance ou premier emploi suite à une rencontre réalisée sur notre outil de mentorat, montre que cette dernière a été décisive pour 82 % des sondés. En effet, ils nous expliquent que, si la rencontre avec le mentor n’avait jamais eu lieu, ils n’auraient probablement jamais songé à visiter le site carrière de l’entreprise dans lequel le professionnel exerce son métier, ou même envisagé de travailler dans le secteur d’activité de cette entreprise.

Ce qui s’applique ici aux jeunes pourrait s’appliquer à tout type de professionnels, y compris ceux en reconversion. Puisqu’il est coutume de dire que nous aurons désormais 4 à 5 jobs au cours de notre carrière, gageons que cette implication en amont et la recherche d’informations fiables et concrètes seront la voie de la raison pour faire les bons choix et nous assurer d’un épanouissement dans notre futur emploi.

*Article rédigé par Émilie Korchia, cofondatrice du premier outil de mentorat en Europe My Job Glasses, initialement publié sur le média Parlons RH, et actualisé en août 2021.

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