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“Pour comprendre leurs attentes, il faut toujours recontextualiser” : tous les conseils de Jasmine Manet pour mieux accueillir la Gen Z en entreprise

“Pour comprendre leurs attentes, il faut toujours recontextualiser” : tous les conseils de Jasmine Manet pour mieux accueillir la Gen Z en entreprise

C’est un fait : le CDI en tant que tel ne fait plus rêver la Gen Z. Aujourd’hui, les plus jeunes collaborateurs cherchent la cohérence entre leurs valeurs et celles de leur future entreprise. Plus intransigeants, plus exigeants, les 13-28 ans bousculent le monde du travail et refont clairement les règles. Spécialiste de la Gen Z, Jasmine Manet nous apporte son éclairage pertinent sur cette jeunesse dont elle fait elle-même partie. Face à un public de professionnels RH, elle livre sept pistes concrètes pour mieux accueillir la Génération Z. 

Ils ont grandi avec la crise, le climat, le Covid et les réseaux sociaux. Aujourd’hui, ils entrent dans le monde du travail avec leurs paradoxes et leurs exigences. Ni fainéants, ni ingérables : la Génération Z (vous savez, ces jeunes nés entre 1995 et 2010) bouscule les règles du jeu professionnel. 

La Gen Z, la “génération pourquoi”

Et, ce faisant, elle met en lumière les transformations profondes du travail. “La jeunesse, c’est la loupe grossissante d’un monde du travail qui change”, résume Jasmine Manet, entrepreneure et cofondatrice de Youth Forever, un observatoire sociologique dédié aux jeunes et à leur rapport à l’emploi. 

 

À l’occasion d’une prise de parole organisée dans les locaux mêmes de My Job Glasses, l’entrepreneure partage ses conseils aux professionnels des RH désireux de mieux comprendre cette nouvelle génération. 

 

“On parle souvent de la jeunesse comme d’un groupe homogène, mais c’est tout sauf ça. Il faut réajuster au terrain : penser l’origine sociale, le genre, l’intersectionnalité.” Pour l’entrepreneure, la Génération Z se définit par un rapport particulier au sens.“C’est une génération pourquoi : des personnes façonnées par leur époque, avec une même vision du travail, du risque et de la réussite. C’est pour ça qu’on parle de génération.”

 

Être jeune en 2025, dit-elle, “c’est aussi vivre des contraintes spécifiques : le logement, la mobilité, la précarité. Pour comprendre leurs attentes, il faut toujours recontextualiser.”

Fracture générationnelle : existe-t-elle vraiment ?

Selon Jasmine Manet, les difficultés à comprendre la jeunesse ne datent pas d’hier. “Depuis les années 1970, on dit que les jeunes sont fainéants, égoïstes, qu’ils ont un poil dans la main. C’est un héritage culturel : les jeunes ont toujours été jugés difficiles.” Mais elle nuance : “Ce qui change, c’est le contexte. Aujourd’hui, on leur donne davantage la parole, et on n’a plus les mêmes canaux de communication. Il y a une sorte de sensation de fracture dans la façon dont on communique.”

 

C’est justement là que le travail peut jouer un rôle déterminant :“Le travail, c’est une des meilleures opportunités pour pratiquer la rencontre intergénérationnelle, pour mélanger les générations. [Les RH et les managers] en sont le trait d’union.”

Jasmine Manet invite ainsi les entreprises à revoir leur approche. “Il faut arrêter de vouloir ‘gérer’ les jeunes comme un groupe à part. L’enjeu, c’est de faire du commun plutôt que du spécifique.” 

 

Et pourquoi ne pas envisager un “nouveau pacte à tisser entre l’entreprise et la jeunesse”, fondé sur un principe donnant-donnant ? “Il faut responsabiliser les deux parties. L’entreprise doit créer les conditions d’un engagement sincère, et les jeunes doivent s’en saisir.

Sept pistes pour mieux accueillir la Génération Z

Lors de son intervention, Jasmine Manet partage sept pistes très concrètes à activer dans les entreprises pour mieux comprendre, intégrer et fidéliser la Génération Z. Derrière ces recommandations, un fil rouge : trouver le juste équilibre entre cadre et liberté, cohérence et agilité, collectif et singularité.

7 pistes pour mieux comprendre, intégrer et fidéliser la Gen Z

  1. Trouver le juste équilibre. 

Dépasser les paradoxes. Écouter, responsabiliser, donner les moyens d’agir. 

 

  1. Se poser la question du temps. 

La jeune génération vit dans l’instant : à vous d’absorber l’impatience et de prendre cet élément en considération (notamment dans les processus de recrutement). 

 

  1. Favoriser la cohérence et privilégier le vrai. 

Chercher le concret, la preuve plutôt que les beaux discours. 

 

  1. Trouver la bonne façon de s’intégrer dans leur vie. 

Comment trouver la bonne distance entre les collaborateurs et l’entreprise ? Entre égalité et équité, chaque organisation doit choisir sa voie : faire du cas par cas ou du sur-mesure. 

 

  1. Faire vivre les récits et les modèles. 

Les personnes qui incarnent l’entreprise sont les premiers vecteurs d’inspiration. 

 

  1. Raviver la motivation intrinsèque 

Revenir au métier, aux raisons de la motivation fondamentale. 

 

  1. Clarifier les codes. 

Rien n’est jamais évident : redéfinir le cadre, revisiter les usages (horaires, tenues de travail), sans toutefois jamais imposer.

L’exemple concret des Ateliers Tuffery

Afin d’illustrer cette idée de retour au sens du métier, Jasmine Manet cite les Ateliers Tuffery, entreprise familiale de jeans français. 

 

“Dans les années 2000, avec la mondialisation, ils étaient à deux doigts de fermer. Le fils, issu de la quatrième génération, a relancé la production made in France. Ils ont même recréé une filière complète, jusqu’à réinternaliser la production de laine, en recrutant des bergers.” Une réussite portée par une philosophie simple : la conviction que tout le monde peut devenir un talent. “C’est un bon exemple d’entreprise qui revient à sa raison d’être profonde. Souvent, ce sont les entreprises traditionnelles qui sont pionnières sur ces sujets. C’est une voie à suivre : revenir au sens du métier, plus qu’à des conditions cool et sexy.

Si la Gen Z bouscule, c’est aussi et surtout parce qu’elle met le doigt sur ce qui change pour tous. L’exigence de cohérence et le besoin d’autonomie (entre autres) ne sont pas des caprices : ce sont les signes avant-coureurs d’un monde du travail en transition

 

Comme le résume Jasmine Manet, “le travail reste une vraie opportunité”. Une opportunité de refaire du lien, de redonner du sens et de faire communiquer entre elles plusieurs générations d’actifs. 

Et maintenant ?

Vous êtes une entreprise et vous souhaitez développer votre stratégie RSE pour être davantage en accord avec les attentes d’une Gen Z plus exigeante ? Les conseils de Jasmine Manet vous parlent et vous souhaitez agir pour votre entreprise et vos collaborateurs ? 

 

My Job Glasses vous permet de remettre l’humain au cœur de votre stratégie de recrutement, de favoriser les échanges entre des ambassadeurs-métier et des jeunes – ou moins jeunes – en plein questionnement sur leur avenir. 

Si vous avez des questions, notre équipe se fera un plaisir d’y répondre.