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Florence Rivet-Marest, Business Manager chez Mondelez : “L’agroalimentaire, c’est du concret, du vivant, ça touche tout le monde” 

Florence Rivet-Marest, Business Manager chez Mondelez : “L’agroalimentaire, c’est du concret, du vivant, ça touche tout le monde”

Changer de vie, partir aux Antilles “pour deux ans” et y rester finalement plus de 23. Faire carrière dans l’agroalimentaire, passer du marketing à la négociation, tout en gardant sa curiosité du début. Florence Rivet-Marest, Business Manager chez Mondelez, supervise les marchés de la Guadeloupe (où elle vit) et de la Guyane. Rencontre avec une femme de terrain, solaire et passionnée, qui prouve qu’on peut construire une carrière solide, même en changeant de voie à mi-parcours.

Derrière chaque biscuit, chaque tablette de chocolat ou paquet de crackers, il y a des équipes entières qui imaginent, fabriquent, transportent et placent ces produits agroalimentaires dans vos rayons. 

C’est dans cet univers que Florence Rivet-Marest, Business Manager chez Mondelez, a trouvé sa voie, il y a plusieurs décennies.

D’abord dans le marketing, puis dans le commerce et la gestion de réseau, elle pilote aujourd’hui depuis la Guadeloupe le développement de marques emblématiques sur plusieurs territoires d’Outre-mer. Son parcours riche et inspirant illustre à quel point l’agroalimentaire est un secteur industriel à la fois accessible, riche en défis et profondément humain.

My Job Glasses. Bonjour Florence ! Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

 

Florence Rivet-Marest : Je suis Business Manager chez Mondelez, responsable de la zone Guadeloupe et de la Guyane et Martinique. Je développe nos marques locales, j’anime les actions commerciales et marketing, je coordonne les équipes et nos partenaires sur le terrain. C’est un scope large, polyvalent. Je n’ai pas le temps de m’ennuyer !

“C’est vivant, concret, et surtout très humain”

My Job Glasses. Concrètement, à quoi ressemble votre quotidien ?


F. R-M. : Il est très varié. Mondelez (derrière les produits des marques Côte d’Or, Lu, Belin, etc., ndlr) fabrique en France et en Europe. Je passe par des distributeurs pour acheminer les produits, gérer les stocks, les taxes, les douanes, le transport maritime et surtout la revente des produits sur zone.

 

Je suis sur tous les fronts : logistique, merchandising, commercial, marketing, communication. J’évolue au sein d’une équipe de six personnes basée en Martinique et je supervise deux distributeurs en Guadeloupe et en Guyane. Je passe beaucoup de temps sur le terrain, en magasin ou en négociation. C’est vivant, concret, et surtout très humain.

 

My Job Glasses. C’est vous qui choisissez les produits que vous commercialisez ?


F. R-M. : En théorie, oui. Mais je travaille quasiment sur tout le portefeuille Mondelez, avec quelques adaptations. On source à l’échelle européenne. Ici, il fait chaud toute l’année, donc les produits très chocolatés marchent moins bien. Les modes de consommation sont différents de l’Hexagone, mais globalement, on veut tout (rires) ! Ce sont de petits marchés mais très dynamiques.

 

My Job Glasses. Quels sont les principaux défis sur ces territoires ?


F. R-M. : Le prix, sans hésiter. Tout passe par des distributeurs : selon le contrat, le tarif est “tout inclus” ou “au départ du Havre”. Il faut ajouter les taxes, les douanes, le transport, et chaque intermédiaire prend sa marge, ce qui est normal. Ce sont des contraintes fortes que l’on suit de près, même au niveau politique : certains débats au Sénat et à l’Assemblée nationale concernent directement nos territoires.

“Un jour, avec mon mari, on a eu envie de changer de vie. (...) Ça fait 23 ans que l’on vit en Guadeloupe”

My Job Glasses. Vous travaillez avec plusieurs distributeurs ?


F. R-M. : Oui, trois au total. Chacun connaît parfaitement son terrain, les circuits, les contacts magasins, les grossistes, la restauration collective, les EHPAD, les cantines… C’est tout un écosystème bien rodé.

 

Notre objectif, c’est qu’un Tuc ou un Prince soit disponible dans n’importe quelle boutique des Antilles. Mais ici, on a une double insularité, notamment avec Marie-Galante ou les Saintes : il faut donc être présent, réactif, et cela a un coût. On choisit nos partenaires avec soin. Et ça fonctionne plutôt bien.

 

My Job Glasses. Vous êtes vous-même originaire des Antilles ?


F. R-M. : Pas du tout ! Je suis Lyonnaise. J’ai fait mes études à Lyon et travaillé là-bas, dans plusieurs services marketing. J’étais chef de produit, puis chef de groupe. Et un jour, avec mon mari, on a eu envie de changer de vie. On s’est dit : “Allez, on part deux ou trois ans aux Antilles”. Résultat : ça fait 23 ans que l’on vit en Guadeloupe, ce sont nos enfants qui sont partis ! (rires)

My Job Glasses : Comment s’est passée cette aventure ?


F. R-M. : À l’époque, je venais de quitter mon job et j’étais au chômage. J’ai vu une annonce pour un poste de directeur commercial en Guadeloupe dans le journal L’Express. Pas du tout mon domaine, mais plus celui de mon mari. Il a postulé et il a eu le job. Trois mois plus tard, on y était ! Et ensuite, j’ai moi-même intégré Danone (devenue par la suite Mondelez, ndlr). C’était un peu fou, mais on n’a jamais regretté.

My Job Glasses. Quelle est votre formation de départ ?


F. R-M. : J’ai fait un BTS Action Co, une licence de Marketing Européen et un master en marketing-communication. Mais au départ, je voulais être psychologue !

Mon père m’a dit de faire quelque chose de plus généraliste et que je reviendrais à la psycho plus tard. Ce n’est finalement pas le cas. En découvrant le marketing, j’ai su que c’était ça que je voulais faire : comprendre les gens, leurs comportements, leurs envies.

“Voir un produit naître, passer de l’idée à la ligne de production, c’est magique”

My Job Glasses. Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre job aujourd’hui ?


F. R-M. : La diversité ! Il n’y a pas deux journées pareilles, pas deux années identiques. Je me lève chaque matin avec le plaisir d’aller travailler. J’aime le côté mouvant, les consommateurs qui changent, les outils qui évoluent, les défis à relever. 

 

L’agroalimentaire, c’est du concret, du vivant, ça touche tout le monde. Je travaille aussi avec des interlocuteurs très variés : du merchandiser local au directeur d’un Carrefour ou au Responsable des achats. Et puis, il faut être curieux, se réinventer, toujours apprendre. 


My Job Glasses. Vous travaillez depuis longtemps dans l’industrie. Que diriez-vous de ce secteur ?

F. R-M. : Que l’industrie, c’est fabuleux ! Voir un produit naître, passer de l’idée à la ligne de production, c’est magique. Quand je travaillais dans une entreprise de traiteur industriel, on collaborait avec Guy Savoy. On faisait des dégustations, on ajustait les recettes, on voyait les plats sortir de l’usine. 

 

D’un point de vue marketing, c’était passionnant. J’ai aussi travaillé chez Bjorg, à l’époque où le bio commençait tout juste. On a créé la marque Evernat, cherché des producteurs partout. Je suis même allée jusqu’en Espagne pour trouver du lait d’amande ! C’était de la création pure. 

My Job Glasses. Et en tant que femme, comment vivez-vous votre place dans l’industrie ?


F. R-M. : Très bien ! Honnêtement, je n’ai jamais ressenti de différence. Pourtant, aux Antilles, le milieu reste assez masculin. Je négocie la plupart du temps avec des hommes, mais je n’ai jamais eu de souci et je n’ai jamais eu besoin de briser de stéréotype. Être une femme, c’est aussi apporter un autre type de leadership – peut-être plus à l’écoute, plus tourné vers la co-construction – mais tout aussi exigent sur la performance. L’industrie s’ouvre de plus en plus à la diversité, et j’en suis fière.

“Plus je réponds aux questions (des jeunes) plus je me dis que j’aime ce que je fais”

My Job Glasses. Vous semblez très tournée vers la transmission : vous avez réalisé plus de 300 rendez-vous sur My Job Glasses, c’est énorme !

F. R-M. : Oui, complètement. J’aime échanger avec les étudiants, les aider à y voir plus clair. Ça me permet de garder un œil neuf sur mon métier. Et plus je réponds à leurs questions, plus je me dis que j’aime ce que je fais. 

 

My Job Glasses. Qu’est-ce que vous observez chez les jeunes que vous accompagnez sur My Job Glasses ?

F. R-M. : Qu’ils veulent tout faire trop vite ! (rires) Ils pensent qu’il faut finir les études au plus tôt pour “travailler enfin”. Je leur dis : prenez le temps. Faites des stages, multipliez les expériences, testez des secteurs, partez à l’étranger pendant vos études. C’est le moment idéal pour apprendre, s’ouvrir et se découvrir, ouvrez votre champ des possibles. Interviewez des pros. 

 

Les jeunes n’apprennent pas à l’école qu’on a le droit de se tromper et qu’il faut oser. Oser évoluer, changer de vie, de voie ou saisir des opportunités, comme nous quand nous avons décidé de partir aux Antilles

Et maintenant ?

L’agroalimentaire vous intéresse ? Le parcours de Florence vous a donné envie de rejoindre un secteur concret et passionnant, où chaque idée peut prendre forme sur une ligne de production ? 

 

Les ambassadeurs My Job Glasses issus de l’industrie sont là pour échanger avec vous, partager leurs expériences, répondre à vos questions et, qui sait, vous aider à découvrir votre future carrière.