Des expériences qui dépassent très largement le parcours académique classique d’un étudiant : Eliott, 23 ans, élève officier et ingénieur au SID, mène une vie de terrain palpitante. Brevet de parachutisme, opération spéciale à Djibouti ou construction d’un camp en Roumanie, le jeune homme est – littéralement – sur tous les fronts. Lors d’un webinaire, il a accepté de répondre aux questions de la CEO de My Job Glasses, Emilie Korchia.
Sa vie pourrait déjà être adaptée sur grand écran : Eliott, 23 ans, est depuis deux ans élève officier et ingénieur au Service d’infrastructure de la Défense (SID). Et on peut dire qu’il n’a pas chômé. À son actif ? Plusieurs missions opérationnelles à l’étranger, un stage d’aguerrissement physique ou encore un brevet de parachutisme. Entre autres.
Avant le SID, un début de parcours contrarié
Tout n’avait pourtant pas si bien commencé pour le jeune homme. Vers 13 ans, Eliott a d’abord pour ambition de rentrer dans la Marine nationale, mais il doit vite faire machine arrière. “En sortant du lycée, je voulais aller faire l’École navale pour devenir officier. Mais en fait, il y a eu une petite erreur d’aiguillage de la part de mes profs.”
Orienté dans une mauvaise filière de prépa, Eliott se retrouve sans possibilité d’intégrer cette force armée dont il rêve. “La Marine nationale ne recrutait pas dans cette filière-là. Je me suis donc renseigné un petit peu sur ce qu’il y avait d’autre, et j’ai découvert le SID à ce moment-là, donc le Service d’Infrastructure de la Défense.”
Le SID n’est autre que le référent ministériel en matière de constructions et d’énergie du Ministère des Armées. Le SID construit, rénove, entretient et administre l’ensemble du parc immobilier et des installations techniques du ministère en métropole, en Outre-mer, à l’étranger ainsi que lors d’opérations extérieures.
La scolarité des élèves officiers-ingénieurs comprend 4 années d’études :
- une année de formation militaire au sein de l’une des écoles militaires d’officier (Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan, Ecole de l’Air et de l’Espace, Ecole Navale) et d’une unité opérationnelle des armées (Terre, Air, Marine nationale)
- trois années de formation académique correspondant au Programme Grande École Arts et Métiers, sur le campus Arts et Métiers d’Angers.
Marcher au pas, chanter, s’habiller : le SID, ou l’apprentissage du savoir-faire militaire
Et alors qu’il n’a aucun contact dans l’univers militaire, Eliott décide d’intégrer une classe préparatoire (d’abord à Cachan puis à Tours), et de passer, au bout de trois ans, le concours du SID.
Il est alors admis à l’école de formation du SID, l’ENSIM (l’École Nationale Supérieure d’Ingénieurs du Mans). Au programme : apprentissage des rudiments militaires. “C’est là qu’on apprend à marcher au pas, à chanter, qu’on apprend comment s’habiller exactement comme un militaire. Ensuite, on part trois semaines dans un camp à La Courtine, qui est perdu au milieu de la France”, plaisante Eliott.
Le jeune homme a du pain sur la planche. Il doit apprendre toutes les bases du savoir-faire militaire : s’orienter avec une carte ou avec les étoiles, apprendre à tirer, ou encore pratiquer l’identification de véhicules.
Un stage d’aguerissement commando intensif de deux semaines
Puis le voilà en route pour une unité des forces spéciales de la Marine nationale. “Pour éviter que nous arrivions totalement novices dans cet environnement, il a été décidé de nous faire vivre un stage d’aguerrissement de deux semaines, pour avoir un aperçu des épreuves qu’ils traversent,” se souvient-il.
Mais plus qu’un simple aperçu, Eliott expérimente un stage d’une intensité rare ainsi qu’un rythme extrêmement soutenu : très peu de sommeil, très peu de nourriture, et beaucoup d’activités physiques en continu. “Nous avons fait des parcours d’obstacles allant de 1,5 à 2 km, où il fallait courir, franchir des obstacles, grimper sur des cordes. Il y avait aussi des marches de 20 km et d’autres exercices exigeants.”
Ces deux semaines ont été, sans surprise, longues et difficiles. Eliott assure toutefois en être ressorti grandi, “avec des souvenirs inoubliables et de nouveaux camarades.” “Beaucoup de jeunes rêvent de rejoindre une unité d’élite comme les commandos marines. Peu de candidats sont retenus, et j’ai eu la chance de vivre cette expérience auprès d’eux, ce qui était particulièrement enrichissant.”
OPEX à Djibouti et construction d’un camp en Roumanie… le SID sur tous les fronts
Une chose est sûre, Eliott savoure cette vie d’aventure. Après avoir obtenu son brevet de parachutiste lors d’un stage organisé à Pau, le jeune homme part deux mois pour une mission d’opération extérieure (OPEX) à Djibouti. “Cela m’a permis de découvrir une autre partie du monde, d’autres cultures. En deux mois, on a le temps de voir tellement de choses, de découvrir tellement de pays, et de vivre tellement d’expériences que cela reste très dense et enrichissant. J’en garde un excellent souvenir.”
Plus récemment, c’est vers la Roumanie qu’Eliott s’envole. “Les premières personnes envoyées sur place pour ouvrir ce camp étaient justement les ingénieurs du Service d’Infrastructure de la Défense. Il fallait arriver sur un site vierge, construire un camp entier, et ensuite le maintenir opérationnel pendant toute la durée de la mission, se remémore-t-il. En général, nous sommes aussi très actifs lors de la phase de désengagement, quand il s’agit de fermer le camp. Cela implique de décider si on détruit les bâtiments, entre autres. Nous faisons aussi des études dans ce domaine, comme la démolition.”
C’est donc un rôle de soutien permanent à l’armée active qu’endosse Eliott. “Lorsqu’on part en mission, il faut savoir que nous sommes tout aussi opérationnels et exposés qu’un officier classique. Il est déjà arrivé que des ingénieurs comme moi se retrouvent impliqués dans des actions de feu sur le terrain. Les ingénieurs SID sont, au final, très proches des officiers classiques, qu’ils soient dans l’armée de terre, la marine ou l’armée de l’air”, précise-t-il.
Résilience, résistance à la pression… des expériences qui forment
Au-delà du caractère spectaculaire de certaines missions, il s’agit également de permettre à ces élèves du SID d’en apprendre plus sur eux-mêmes. À Djibouti, par exemple, l’élève officier découvre sa manière de gérer le stress. “C’est très constructif. Cela permet d’en apprendre beaucoup sur soi-même, notamment sur sa résilience, sa capacité à encaisser, à prendre du recul. Cela inclut aussi la capacité à ne pas exploser sous la pression. Moi, je me suis dit que, pour une première mission de deux mois, c’était génial. ”
L’éloignement familial, lui aussi, n’est pas forcément facile à vivre. Heureusement, note Eliott, certaines choses ont évolué : certes, il ne peut toujours pas contacter ses proches quand il le souhaite dans le cadre d’une mission, mais le Wifi est présent sur les camps. “Ce n’était pas le cas il y a encore dix ans. C’est déjà une nette amélioration.”
Eliott n’en a évidemment pas terminé avec son cursus, lui qui a encore deux années de formation devant lui, et de nombreux stages – certains à l’étranger – à effectuer. Mais il a déjà une idée de son projet pour la suite : intégrer l’INSTN (Institut national des sciences et techniques nucléaires) de Cherbourg, une école de spécialisation des énergies bas carbone et des technologies de la santé, où l’on peut notamment étudier la physique et les réactions nucléaires.
Il semble loin son début de parcours en demi-teinte ! “Franchement, je trouve que je retombe vraiment pas mal sur mes pieds. (…) Et j’ai créé déjà pas mal de souvenirs en deux trois ans.” Et cela ne semble pas près d’être terminé.
Et maintenant ?
Le parcours d’Eliott vous a passionné et vous souhaitez en savoir plus sur le SID et la diversité de ses métiers ?
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