Guillaume, 35 ans, est psychologue pour l’Armée de Terre. Le Capitaine a intégré la force armée il y a neuf ans et ne reviendrait à la vie civile pour rien au monde. Son métier est, certes, parfois difficile, mais il est toujours passionnant. Lors d’un webinaire animé par la CEO de My Job Glasses Emilie Korchia, il est revenu sur son parcours et sur ses missions actuelles. Avec, toujours, un enthousiasme palpable.
La psychologie, c’est “dans ses racines”. Guillaume, 35 ans, est actuellement psychologue dans l’Armée de Terre, qu’il intègre il y a 9 ans. “Mes deux parents et beaux-parents ont soit fait des études de psychologie, soit de ressources humaines, de coaching ou de développement personnel. Donc vraiment, dans ma famille, on est centré sur l’accompagnement. Le côté psychologique, parler de ses émotions, c’est très présent.”
Ce qui était en revanche moins évident, selon Guillaume, c’est son arrivée dans l’Armée de Terre. “Je n’avais pas du tout de parents dans le secteur. J’avais aussi une certaine image de ce que c’était qu’un militaire.”
L’Armée de Terre, un environnement “très stimulant, très professionnalisant”
Une image forcément biaisée, admet-il aujourd’hui. Mais qui ne l’empêche pas, après une école de Psychologues Praticiens, à Paris, d’intégrer l’armée.
“Mon papa avait fait son service militaire dans la Marine nationale et il m’avait dit que si je ne savais pas quoi faire avec mon diplôme de psychologue, je pouvais toujours aller dans les Armées. Ça n’a pas été la Marine mais l’Armée de Terre. C’est un environnement qui est très stimulant, très professionnalisant.”
C’est un fait : depuis neuf ans, Guillaume ne cesse de s’épanouir dans ses missions. Il y a occupé plusieurs postes. D’abord référent technique pour l’emploi des tests psychologiques ainsi que formateur spécialisé en entretien de recrutement et d’évaluation, il contribue ensuite à la rédaction du guide de déontologie de l’armée de Terre et pilote les référents mixité-égalité, essentiels pour promouvoir une vie en communauté harmonieuse entre hommes et femmes.
“Mon objectif, c’est la continuité de la mission”
Et depuis deux ans, Guillaume officie au sein de la cellule d’intervention et de soutien psychologique. “J’accompagne les équipes sur la préparation avant leur engagement, détaille-t-il. Je forme les acteurs locaux qui vont permettre de détecter les personnes fragilisées pour les orienter le plus rapidement possible vers un processus de soin. Je conseille également le chef sur la gestion de crise suite à un événement grave.”
Ce que l’on appelle un événement grave ? “C’est un décès ou une blessure grave, potentiellement invalidante, et qui pourrait avoir un retentissement sur le collectif”, précise Guillaume. “En tant que psychologue dans les armées, mon objectif est la continuité de la mission. Je travaille à conseiller les chefs sur la gestion de la crise, sur l’impact collectif d’un événement retentissant, et à m’assurer que cet impact sur le groupe soit limité.”
L’Armée de Terre, “un environnement exceptionnel et unique”
C’est un métier parfois difficile, concède Guillaume. “L’émotion liée aux difficultés comme l’éloignement avec la famille, le risque de mort, la mort infligée à l’ennemi, ou celle qui peut affecter un camarade, peut engendrer une tension importante. Cette tension peut parfois laisser des séquelles chez les individus, des séquelles plus ou moins durables dans leur vie”, admet-il.
Après neuf ans de présence dans l’Armée de Terre, le Capitaine explique toutefois avoir développé un bagage, l’ayant rendu plus confiant dans ses compétences. Ces contraintes, il les vit donc différemment qu’au tout début de carrière.
“Je pense que c’est essentiel qu’on parle aussi des aspects positifs. Il y a vraiment un aspect aventure dans ce métier qui me rend heureux d’aller au travail. On travaille dans un environnement qui est exceptionnel et unique.”
Pendant ses études, Guillaume envisage bien entendu d’occuper un poste de psychologue dans le monde civil. Aujourd’hui, il n’y retournerait pour rien au monde. “Je me retrouve dans un environnement professionnel où je collabore avec des officiers, des militaires experts de la montagne, des maîtres-chiens, ou encore des spécialistes en gestion d’explosifs. Je travaille avec une telle diversité de personnes, avec un panel d’expériences incroyable. C’est complètement fascinant. De même, quand j’ai l’opportunité de partir en OPEX, je ressens à quel point c’est une expérience unique et enrichissante.”
Une OPEX au Liban : un moment marquant et challengeant
En 2023, Guillaume part en effet au Liban. Il s’est formé à cette occasion en influence militaire : en collaboration avec l’ONU, il coordonne des équipes françaises et finlandaises pour travailler avec les populations civiles, clarifier les actions des forces armées et bâtir des projets favorisant leur acceptation tout en les protégeant des influences adverses.
C’est, à ce jour, son meilleur souvenir de carrière. “C’était une expérience marquante, car elle m’a offert de nombreuses nouvelles responsabilités, tant en matière de commandement qu’auprès des chefs, se souvient Guillaume. C’était également ma première vraie confrontation avec ce que vivent tous nos collègues militaires en opération : l’éloignement de la famille et d’être pleinement impliqué sur le terrain, armé, dans un contexte bien éloigné de mon rôle habituel. C’était à la fois très stimulant et enrichissant.”
Quant au moment le plus challengeant de sa carrière, il correspond également à cette période. “En effet, lorsque l’on est loin de chez soi pendant quatre mois, on est confronté à soi-même. J’étais fiancé à l’époque. On n’a pas accès aux ressources habituelles comme ses amis, sa famille, son conjoint ou ses enfants. Ce qui fait la particularité de la vie militaire, c’est qu’en mission à l’extérieur, on ne peut compter que sur soi-même et, bien sûr, sur le collectif et ses camarades.”
“L’Armée, c’est un métier collectif, on est toujours entouré”
La camaraderie, justement. À écouter Guillaume, il ne fait aucun doute qu’une carrière dans l’Armée ne se déroule jamais seul. “L’armée, c’est un métier collectif. Il y a un dicton que je trouve à la fois amusant et très parlant : ‘On peut être paumé, mais on est toujours groupé’. La camaraderie, c’est vraiment une dimension qui est centrale dans ce qu’on vit. Le collectif, c’est aussi vraiment un facteur protecteur, quand on est dans des situations difficiles. On est toujours entouré, que ce soit par nos camarades ou par nos chefs, qui jouent un rôle de soutien très important.”
Ainsi, dans l’Armée de Terre, le taux d’encadrement, c’est-à-dire le nombre de chefs par rapport au nombre de personnes exécutant, est extrêmement élevé : on compte un chef pour trois ou quatre personnes. “Cela signifie qu’il y a toujours quelqu’un à qui demander des conseils ou des orientations”, souligne Guillaume.
Et en plus de cet encadrement de proximité, tout un dispositif au sein des unités est mis en place afin de soutenir les militaires face aux difficultés qu’ils peuvent rencontrer. Il existe ainsi des présidents de catégorie, qui représentent chaque entité : les officiers, les sous-officiers, les engagés volontaires, entre autres.
Ces personnes, souvent expérimentées, sont disponibles pour conseiller les militaires et faire la médiation avec le commandement si nécessaire. On trouve aussi des assistants sociaux dédiés aux armées, capables de répondre à des problématiques spécifiques grâce à des aides et subventions adaptées aux contraintes militaires.
“Enfin, les psychologues comme ceux de mon unité jouent un rôle essentiel, insiste Guillaume. Peu d’organisations mettent autant d’acteurs de proximité au service de leurs membres pour les accompagner de manière aussi complète.”
L’Armée de Terre, “tout le monde peut y trouver sa place”
Un dispositif rassurant, qui permet à tous les profils de s’épanouir au sein de cette force armée. Car le Capitaine Guillaume l’assure : l’Armée de Terre est une voie ouverte à tous. “Tout le monde peut y trouver sa place. Si vous posez des questions sur les métiers militaires, poussez la porte d’un CIRFA (Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées).”
Et de faire un rapprochement – étonnant ! – avec un documentaire récent, vu près de 40 millions de fois (à l’heure où nous écrivons ces lignes) : KAIZEN, du YouTubeur français Inoxtag. Le jeune homme de 22 ans a filmé pendant un an sa préparation mentale et physique, puis son ascension de l’Everest, la montagne la plus haute du monde.
“Il explique très bien qu’il faut sortir de chez soi, aller rencontrer d’autres personnes, aller parler. Même nous, en tant que psychologues, on se rend compte que c’est en parlant de ce qu’on vit, de ce qu’on traverse, qu’on arrive à mieux comprendre ce qui nous arrive, à résoudre des problèmes et à mieux avancer dans la vie, conclut Guillaume. Alors, sortez de chez vous, allez passer les tests, et vous verrez ce qui en ressort !”
Et maintenant ?
Le témoignage du Capitaine Guillaume vous a donné envie d’en savoir plus sur les métiers disponibles dans l’Armée de Terre ? Vous souhaitez échanger avec certains de ses ambassadeurs pour obtenir des retours d’expérience concrets ?
Il vous suffit de demander un rendez-vous avec un ambassadeur de l’Armée de Terre sur My Job Glasses en cliquant ci-dessous. Vous n’êtes qu’à quelques clics de découvrir un environnement professionnel stimulant !