FR

|

EN

Un marché du travail inégal : les talents en situation de handicap toujours invisibilisés

En 2025, le marché du travail français reste encore marqué par de fortes inégalités pour les actifs en situation de handicap. Malgré des engagements en faveur de l’inclusion, les chiffres témoignent toujours d’une réalité persistante : une orientation scolaire entravée, des carrières freinées et une visibilité professionnelle encore trop limitée.

En France, les actifs en situation de handicap doivent toujours franchir une succession d’obstacles. Malgré les initiatives de sensibilisation et de nombreux efforts institutionnels, les talents concernés continuent d’être largement invisibilisés. 

Sur le marché du travail, une exclusion structurelle

Tout prend place dès le début de la scolarité (nous vous en disons plus dans l’article suivant) : un jeune en situation de handicap sur deux se dit inquiet pour son avenir professionnel, tandis que 27% d’entre eux ont déjà renoncé à une formation en raison d’une incompatibilité avec leur handicap. 

 

Force est de constater que sur le marché du travail, ces inégalités perdurent : 7,1 % de la population active est ainsi reconnue comme vivant avec un handicap, alors que seulement 4 % des actifs actuellement en emploi sont en situation de handicap. Un écart frappant révélant une véritable une exclusion structurelle.

 

Le taux de chômage, quant à lui, atteint 12 % pour les personnes en situation de handicap, contre 7 % pour l’ensemble de la population. Lorsqu’elles sont au chômage, ces personnes y restent plus longtemps : 55 % des demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’obligation d’emploi (BOE) vivent un chômage de longue durée, contre 44 % du reste des Français.

En emploi, des perspectives d’évolution peu favorables

Même lorsque l’accès à l’emploi est obtenu, la précarité reste plus marquée. 33 % des personnes en situation de handicap travaillent à temps partiel, soit deux fois plus que la moyenne nationale (17 %). 

 

Les emplois occupés sont en majorité peu qualifiés : 56 % des travailleurs handicapés sont ouvriers ou employés, contre 45 % pour l’ensemble des actifs. Les trajectoires restent également cantonnées à une palette restreinte : vingt professions concentrent à elles seules 37 % des emplois occupés par des personnes handicapées, contre 25 % pour le reste de la population.

 

“C’est dans la sphère professionnelle que les personnes en situation de handicap rencontrent le plus grand nombre de traitements injustes. Si d’autres aspects de la vie, tels que le logement ou la santé, sont également marqués par des obstacles, c’est tout au long de leur parcours professionnel que ces personnes rencontrent les plus grandes difficultés, tant en proportion qu’en comparaison avec les personnes sans handicap, note François Legrand, directeur d’une étude récente de l’AGEFIPH, intitulée Égalité des chances en emploi : une réalité pour les personnes en situation de handicap ?. Ces difficultés ne se limitent pas à l’obtention d’un emploi, mais s’étendent à l’ensemble du parcours professionnel, incluant l’accès aux formations et aux promotions.”

 

Les perspectives d’évolution ne sont, en effet, pas favorables. Trois actifs en situation de handicap sur quatre estiment que leur handicap a freiné leur carrière. Et près de la moitié (48 %) déclarent avoir déjà été victimes de discriminations au travail : charges de travail inadaptées, refus d’aménagements, blocages dans les promotions. Autant de freins qui contribuent à maintenir ces talents dans l’ombre, malgré leurs compétences et leur volonté.

 

“Ce qui ressort de manière récurrente, ce sont les obstacles liés à l’évolution de carrière, à l’affectation et au maintien dans l’emploi. Cela concerne notamment des agents dont le handicap survient ou s’aggrave en cours de carrière, déplorait récemment Fabienne Jégu, conseillère experte handicap et autonomie pour le Défenseur des Droits. Nous constatons également que certains agents n’osent pas demander d’aménagements de peur d’être stigmatisés. Il existe aussi une forme d’autocensure : bien que discriminées, certaines personnes en situation de handicap finissent par considérer comme ‘normale’ une inégalité de traitement, parce qu’elle a toujours fait partie de leur vie.”

 

L’apparition ou l’aggravation d’un handicap en cours de carrière, un véritable frein

Lorsque l’on vit une situation de handicap, chercher un emploi – et le garder – reste un véritable défi. Lorsque le handicap survient, ou évolue, en cours de carrière, l’impact sur le parcours professionnel se fait là encore sentir avec force. 

 

Ainsi, selon les résultats d’une étude récente de l’AGEFIPH, l’apparition ou l’aggravation d’un handicap agit également comme un véritable frein. Près de deux personnes sur trois déclarent avoir dû changer de poste ou de métier à cause de leur situation. L’effet est encore plus brutal pour les publics les plus fragilisés : plus des trois quarts des personnes en multihandicap, près des trois quarts de celles touchées par un handicap psychique, et plus de sept sur dix parmi celles concernées par un handicap moteur ou des troubles autistiques ont vu leur trajectoire professionnelle réorientée de manière forcée.

 

Des discriminations “trop répandues, qui touchent non seulement des étapes clés du parcours professionnel, telles que le recrutement et l’évolution interne, mais aussi l’exercice quotidien du travail”, déplore François Legrand, en conclusion de l’étude. 

Donner accès à l'information la plus personnalisée possible

Face à ce constat, My Job Glasses a choisi de lancer un parcours inclusif dédié aux personnes en situation de handicap. Ce dispositif, gratuit et basé sur le volontariat, permet aux membres de préciser s’ils sont concernés par un handicap et, s’ils le souhaitent, d’être mis en relation avec des ambassadeurs qui partagent cette réalité. 

 

L’idée est simple : qui mieux qu’un professionnel vivant au quotidien ces défis pour répondre aux interrogations d’un étudiant, d’un collégien ou d’un candidat confronté aux mêmes obstacles ?

 

Les ambassadeurs sont, eux aussi, mieux préparés. Lorsqu’ils reçoivent une demande dans ce cadre, ils savent que la personne est en situation de handicap et peuvent adapter leur discours, partager leur propre expérience et orienter vers des ressources utiles. Les entreprises, quant à elles, trouvent dans ce dispositif un moyen de mettre en valeur des collaborateurs engagés mais souvent invisibles, et d’enrichir leur politique handicap avec un impact direct et concret.

💡Ce nouveau dispositif est détaillé ici

Une inclusion qui se construit rencontre après rencontre

Ce nouveau parcours repose sur trois piliers essentiels : la gratuité, le consentement et la confidentialité. Aucun membre n’est contraint de révéler sa situation, et aucune donnée n’est utilisée en dehors du cadre choisi par la personne. L’objectif n’est pas de créer des silos, mais de permettre des échanges plus pertinents, plus équitables et mieux adaptés aux réalités individuelles.

 

L’inclusion professionnelle ne peut pas, ne peut plus, se résumer à des obligations légales. Elle se construit dans la possibilité pour chacun de se projeter réellement dans un métier, d’oser ses ambitions et de trouver dans le témoignage des autres une source de représentation et d’inspiration. 

 

Depuis le lancement de My Job Glasses, notre mission a été de rapprocher les mondes, de faciliter les échanges. Mettre en relation les talents en situation de handicap et les professionnels vivant cette même réalité est la brique supplémentaire – et indispensable – qu’il manquait à notre démarche. C’est une façon d’enrichir le monde professionnel et de faire un pas concret vers une société plus juste.

Et maintenant ?

Vous êtes en situation de handicap et souhaitez construire votre réseau grâce à une information plus personnalisée

 

Ou en tant qu’actif concerné, vous souhaitez faire part de votre parcours et votre expérience à ceux qui en ont besoin ? Nous sommes impatients de vous accueillir !