
Depuis 2016, Christophe Adda est responsable Projet Rafale chez Thales. Il gère les équipements électroniques Thales à bord des Rafale, ces avions de combat omnirôle développés par Dassault Aviation pour la Marine nationale et l’armée de l’Air et de l’Espace françaises. Des fleurons de l’industrie hexagonale, que certains États étrangers commandent également pour leurs propres armées. Alors que son métier requiert la plus grande confidentialité ainsi qu’une énergie à toute épreuve, Christophe a accepté de nous dévoiler les coulisses de son quotidien.
“Quand on me questionne sur mon métier, l’image qui me vient, c’est celle d’un chef de chantier, plaisante Christophe. Une fois que le contrat est signé, nous avons un budget, une équipe. Mon rôle, c’est d’exécuter le contrat jusqu’au bout.”
Environ cinq ans par contrat : “Quand on aime, on ne compte pas”
Christophe Adda est ce que l’on appelle responsable IPMA B (pour International Project Management Association) Projet Rafale. Depuis son arrivée en 2016 chez Thales, il mène à bon port l’exécution de contrats au profit d’armées de l’air étrangères.
Chaque contrat dure environ cinq ans. “C’est assez long : émettre des contrats, parler aux sous-traitants, approvisionner les pièces… Ne serait-ce que pour sortir le premier avion après signature, cela prend au minimum trois ans. Il faut activer toute la chaîne de production. Mais quand on aime, on ne compte pas !”
Christophe l’assure : ce n’est jamais lassant. “Au sein d’un même projet, le début, le milieu et la fin sont très différents. Au début, on structure, on met en place, on rédige des documents. Au milieu, on est plutôt dans une démarche de production. Et nous pilotons ensuite le projet jusqu’à la clôture finale du contrat, son dernier jalon.”
Top Gun, les maquettes d’avion… une vocation née dès l’enfance
L’aéronautique, Christophe est tombé dedans quand il était tout petit. Il a “toujours eu un faible” pour ce secteur, nous confie-t-il, ainsi que pour le spatial et la défense. “Je passais toutes mes vacances en Bretagne Nord, dans les Côtes d’Armor. Il y avait des avions de chasse qui passaient. Ensuite, il y a eu la sortie de Top Gun, je devais avoir 10 ans. Et comme en Bretagne, il pleut parfois (rires), je suis allé acheter des maquettes d’avions. J’ai fait des dizaines et des dizaines de maquettes. J’avais déjà les mains dedans.”
C’est donc tout naturellement qu’après son baccalauréat scientifique, il intègre une école d’ingénieurs généraliste, l’ESME Sudria, pour étudier le domaine électronique, télécom, informatique. Il complète ensuite son diplôme par un mastère spécialisé à Supaéro Toulouse (ISAE), en mécanique et propulsion aérospatiale, pendant un an. Dès sa sortie, Christophe est recruté chez Sagem Défense Sécurité (devenue Safran Electronics & Defense Entreprise), où il débute en tant qu’ingénieur système pour avions de chasse.
Un rôle de communication et de pivot
Aujourd’hui, le rôle de Christophe nécessite une certaine force de caractère. De l’organisation, de la rigueur, une bonne gestion du stress. Car les contrats qu’il gère ont d’énormes enjeux financiers. “Quand tout se passe bien, ça va. Mais quand quelque chose va de travers, ça monte vite en visibilité au niveau du groupe, forcément.”
“Et puis on pense aux avions, mais il y a énormément de choses autour : de la formation client, du soutien, de l’assistance technique. On livre aussi des rechanges, des stations sol pour paramétrer/configurer les missions du Rafale. Tout ça, il faut le gérer, pour livrer et fournir les prestations dans les temps. Le projet, on le découpe en sous-projets qui sont confiés à des Responsables de Lot.”
Christophe manage ce qu’il appelle une “coreteam”. Il s’agit d’une quinzaine de personnes avec qui il interagit chaque jour. “Mais en prenant en compte toutes les activités de production et nos sous-traitants, ce sont des centaines, voire des milliers, de personnes qui sont impliquées.”
C’est un rôle pivot : il pilote non seulement les équipes, les coordonne, effectue du reporting auprès de sa hiérarchie, présente l’avancement du projet. C’est aussi lui avec les équipes de Dassault Aviation qui est en communication avec le client final, qu’il rencontre régulièrement pour échanger sur l’avancement de la partie Thales du contrat. “Il faut être touche-à-tout. Avoir une bonne connaissance des différents domaines de la gestion de projet. Et un bon relationnel ainsi qu’une capacité d’adaptation : selon le pays, on ne gère pas un projet de la même façon.”
Ce qui rend son métier exaltant, c’est la grande variété des domaines qu’il aborde : financier, relationnel client, gestion des ressources humaines, communication, juridique, technique. “Certaines personnes pourraient même trouver que c’est trop varié. On change tout le temps de sujet, il faut être un peu partout.” Le matin, Christophe peut ainsi avoir une réunion avec l’équipe finance, puis, une demi-heure plus tard, traiter un problème technique. “Et l’après-midi, je peux avoir une réunion avec Dassault pour préparer une planche de présentation au client. Je n’ai pas de journée type.”
Sur My Job Glasses, Christophe s’est “pris au jeu”
Toutefois, s’il y a bien un rendez-vous récurrent auquel Christophe tient, ce sont ses échanges sur My Job Glasses. Ambassadeur depuis moins de deux ans, il a déjà effectué plus de 60 rendez-vous. Il avoue s’être “pris au jeu”. L’un des avantages de ces rencontres ? Une certaine prise de recul, de hauteur même. “J’ai constaté que beaucoup de choses qui nous paraissent évidentes ne le sont pas pour d’autres.”
Christophe a déjà eu l’occasion d’aider plusieurs personnes en reconversion. Notamment pour leur permettre de déterminer comment leurs compétences pouvaient être transposées dans le secteur de l’aéronautique. “Parfois, on se dit qu’on ne peut pas leur apporter grand-chose, mais quand on a des questions sur le domaine de l’aéro ou la gestion de projet, on se rend compte qu’on a finalement beaucoup de choses à partager.”
Et maintenant ?
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